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Imbongi

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2 janvier 2005

Quand Michel Collon lève un lièvre...

De : Michel Collon Répondre à : michel.collon@skynet.be Date : Thu, 30 Dec 2004 17:07:01 +0100 À : Vous désinscrire ? Cliquez : http://michelcollon.info/mailinglist.php MICHEL COLLON Pouvait-on éviter les morts du tsunami ? Oui, disent les scientifiques. En plaçant, comme ils l'avaient demandé, deux 'tsuna-mètres' (bouées dotées de sismographes) pour mesurer l'impact des tremblements de terre. Les risques de l'Océan Indien étaient connus. Compliqué ? Non. Depuis cinquante ans, les Etats-Unis ont installé six tsuna-mètres pour protéger leurs côtes. Cher ? 250.000 $ pièce. C'est que coûte la machine de guerre du Pentagone à chaque seconde (1,5 milliard $ par jour). Trop cher quand même ? Oui. Les scientifiques n'avaient pas obtenu les crédits. Combien vaut une vie humaine dans notre système ? Ce n'est pas tout. Il semble que les autorités d'Asie auraient pu être prévenues. En effet, les scientifiques travaillant pour la National Oceanic Atmospheric Administration des Etats-Unis ont averti bien à l'avance la base militaire US de Diego Garcia, qui n'a guère subi de dommages. Mais il semble qu'ils n'ont pas décroché un téléphone pour avertir les gouvernements d'Asie, selon les accusations de deux citoyens US (*). Ils auraient juste envoyé un mail en Indonésie sans s'occuper de la suite. Si elles avaient été averties, les victimes auraient pu se retirer vers l'intérieur ou se placer en hauteur. 10 ou 15 mètres faisant la différence entre la vie et le désastre. Comment expliquer ce mépris pour les vies du tiers monde et des simples touristes ? Bien sûr, les gouvernements locaux et les gouvernements des pays riches peuvent aussi être montrés du doigt pour n'avoir pas financé ces 'tsunamètres'. Et ce n'est pas la première fois qu'on installe une industrie touristique dans une zone à risque. En ces moments tragiques, que va faire l'homme le plus puissant du monde ? Bush a jeté une aumône de 15 millions $. Soit un millième de ce qu'il a dépensé contre le peuple irakien. Mais bien sûr, la guerre rapporte gros aux multinationales, la guerre permet d'intimider et de maintenir leur domination sur le monde. Ce désastre nous donne à réfléchir : 1. Oui, les catastrophes sont naturelles, mais la plupart de leurs conséquences humaines pourraient être évitées ou diminuées. Question de priorité dans les dépenses. 2. Une société où la science et la technologie sont si développées et ne servent pas, n'est-elle pas une société absurde ? 3. A quoi faut-il consacrer des milliards ? A faire la guerre ou à sauver des vies ? 4. Le savoir peut-il rester monopolisé dans les pays riches ? Les experts et les connaissances nécessaires existaient, mais au mauvais endroit. Car les cerveaux sont achetés comme de vulgaires marchandises et monopolisés. 5. Un autre monde est non seulement possible, mais indispensable. Celui qui remplacera la dictature du profit maximum des multinationales par la coopération et la solidarité entre les peuples. (*) Communiqué de l'International Action Center (USA), Sara Flounders et Dustin Langley, en version anglaise sur notre site : http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2004-12-30%2011:30:09=invites
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2 janvier 2005

Imbongi: en Xhosa, Le Messager

Imbongi: messager, en langue Xhosa, la langue maternelle de Nelson Mandela. Parfois traduit, à tort, par "chanteur de louanges", imbongi, de la racine bonga ("être dans un état de conscience supérieure") désigne "celui qui va du chef au peuple, et du peuple au chef, explique la journaliste, écrivain (e) et auteur de poèmes Antjie Krog, elle-même sud-africaine,("Poetry International Web", in Courrier International 733, 18 novembre 2004). "Les futurs iimbongi peuvent se révéler précocement, lorsqu'ils sont encore gardiens de troupeaux, par la qualité de leurs chansons en l'honneur de tel ou tel animal." "L'imbongi ne sait pas toujours ce qu'il va dire. Pendant une réunion, il se met à marcher de long en large, tout en émettant une série de sons évocateurs qui le mettent dans une sorte de transe et lui permettent de pénétrer au plus profond de l'inconscient collectif pour le mettre en mots. (...) L'imbongi décide lui-même quand il est prêt à officier. Lors d'un rassemblement, on entend soudain les faibles bruits gutturaux qu'émet un imbongi s'apprêtant à entrer en scène. Tout le monde interrompt ses activités et l'imbongi prend la parole..."
2 janvier 2005

Tsunami de l'Info

Une deuxième vague s'amorce. Après la déferlante géante qui a ravagé l'Océan Indien, au prix de plus de 100 000 victimes, un nouveau tsunami s'annonce. Un tsunami de l'info. Filtrant, au goutte à goutte, dans la presse américaine, l'idée que le séisme sous-marin, à l'origine du désastre, avait bien été détecté en temps utile, mais que l' information a été négligée, retenue, ou perdue, émerge maintenant lentement dans les journaux français. Avec retard. Là aussi... Sous le titre "Les bugs de l'alerte", et sous la signature d'Emmanuelle Chantepie (avec Guillemette Faure, à New York), Le Journal du Dimanche évoque ce scandale au sein du drame, ce 2 janvier. "Si l'alerte avait pu être donnée avec seulement 15 minutes d'avance sur le tsunami, des milliers de vies auraient été sauvées. (...) Le 25 décembre, à Hawaï, les sismographes du centre d'alerte des tsunamis pour le Pacifique enregistrent à 14H59 (heure locale) (OH59 en temps universel- TU) le tremblement de terre au fond de l'Océan Indien (...) "A 1H13 (TU), un premier bulletin d'alerte est envoyé aux 27 pays membres, dont l'Indonésie". Cette première info, poursuit le JDD, évoque un séisme "de niveau 8", avec "absence de risque" de tsunami "dans le Pacifique". Ce qui est vrai. Pour le Pacifique...Mais très vite, les évaluations bougent. "La magnitude passe rapidement à 8,5, puis à 9". "Selon les procédures écrites du Centre d'Alerte des tsunami pour le Pacifique (PTWC), tout tremblement de terre de plus de 7,5 conduit à la diffusion immédiate d'un bulletin "pour alerter de la possibilité d'un tsunami, sans en attendre confirmation". Un second bulletin d'alerte sera envoyé deux heures plus tard, à 2H 04 (TU). Il mentionne cette fois "le risque d'un tsunami" dans l'Océan Indien. 30 minutes après le séisme, les premières vagues géantes ont frappé la côte Indonésienne. L'Inde et le Sri Lanka, en revanche, n'ont pas encore été atteints. "En Thaïlande, rappelle le JDD, un simple coup de fil sur le mobile d'un touriste quelques minutes avant la déferlante meurtrière a permis de faire évacuer toute une plage. Bilan: aucun mort. Les scientifiques de Hawaï affirment avoir appelé "dans la journée le centre d'opération du département d'Etat (américain) et l'armée." Confirmant une information donnée pour la première fois en Europe par le site belge du militant anti-impérialiste Michel Collon (voir ci-contre), le JDD, citant le New York Times précise qu'un endroit au moins de l'Océan Indien a été mis en alerte en temps utile. Il s'agit de la petite île de Diego Garcia. Où les forces armées américaines disposent d'une énorme base, largement utilisée, notamment, pour la guerre d'agression actuellement en cours contre l'Irak, guerre coloniale, immorale autant qu'illégale, qui a déjà fait, à ce jour, autant de victimes innocentes que le tsunami. "Aux Etats-Unis, la polémique enfle, poursuit le JDD. Une sénatrice républicaine du Maine s'est emparé du dossier, demandant "quels efforts, s'il y en a eu, ont été faits pour contacter les pays qui étaient en danger"...(A suivre)
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